Palier ou Pas liée?

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Palier ou Pas liée?

Me voilà sur un palier, depuis quelques semaines, peut-être même quelques mois.

 

La définition du TLFI, Trésor de la Langue Française Informatisé ?

Une plate-forme située au sommet d’un escalier ou entre deux volées.

Il cite le palier de communication, sur lequel donnent plusieurs pièces ou plusieurs appartements. 

Et le palier de repos, un intermédiaire situé entre deux volées d’escalier, sans accès à des appartements.

Et au figuré, une période intermédiaire de stabilité, de répit. 

 

J’entends revenir les mots “plat, communication, repos, stabilité, répit”…. Je ne vis rien de tout ça.

Je me sens plutôt dans un arrêt, une attente, parfois même une absence.

 

Est-ce que je dois lire ce mot comme PAS LIÉE ? Où en suis-je du lien avec moi?

Je suis épuisée, découragée… et je m’échappe.

Je me faufile, je me carapate, d’autres diront je triche avec moi, avec la vie.

Je tourne en rond, et même en carré, pour pouvoir me cacher dans les coins.

 

Depuis le travail avec Michael, j’ai une autre vision du monde, de la vie, et bien sûr de moi-même. Je sais la femme que je suis, je perçois sa présence, et combien il serait magique de lui laisser la barre.

 

Mais il y a aussi tout un tas de petites choses en moi qui rechignent, des façons de faire nées de mes blessures qui tirent sur les pans de mon gilet pour que je les suive.

Ne sachant pas les accueillir simplement à leur place, je les juge, pour les faire fuir, pour qu’elles me laissent tranquille.

 

Contempler la scène, les regarder s’agiter sans les suivre… Oui, ce serait l’introspection, je ne m’y tiens pas.

 

Et là depuis une semaine j’ai une douleur importance au poumon droit, de la fièvre, une toux violente, qui sans être douloureuse dans ma gorge force mes côtes à s’ouvrir et provoque un épuisement, comme des courbatures. J’ai cru pouvoir me guérir seule, avec du repos, et en décryptant ce mal. Au bout de quelques jours en effet une amélioration, une température normale, et je me suis crue sortie d’affaire… Et puis hier matin la forte douleur dans le dos est revenue, comme une pointe de lance, et un resserrement en même temps. J’ai pris peur et je suis allée voir mon médecin. J’ai une pneumopathie, le foyer infectieux est important et se situe sur le poumon droit. Ma tension est très haute. Me voilà sous antibiotiques, et après 48h reste le sifflement intérieur, la toux, mais la douleur n’est plus là.

 

Comment me servir de mon état pour sortir de ce palier ?

 

J’ai fait un tirage en croix celtique avec Michael.

 

 

Oui il me semble que je vois qui je suis, une femme qui a une forte énergie de vie, pour qui la sexualité est un passage vers sa puissance, peut-être le toucher aussi.

 

Je sais mes changements, le travail accompli pour avancer sur mon chemin. J’ai nettoyé la relation avec mes parents. J’ai appris à suivre les indications de la vie, de mon être, plutôt que les injonctions de mes blessures, de mon égo. J’ai pris du temps avec moi, avec mon énergie, j’ai écouté sa présence, je suis même parfois arrivée à la suivre.

 

Ce qui va m’aider c’est de trouver ce recul qui me permettrait de regarder les turpitudes de mes blessures sans les suivre, sans plonger avec elles.

Dans la maison où je vis, depuis plusieurs mois je m’approprie autrement la pièce qui était mon bureau et que je nomme pour l’instant ma salle détente.

C’est une petite pièce, lumineuse, orientée vers le soleil du matin, face à un vieux cerisier devant la colline voisine.

Je l’avais tapissée en rouge foncé pour en faire mon bureau. Et j’adorais cet espace, son énergie puissante qui me portait dans la préparation de mes formations.

Depuis plusieurs années je voulais changer cette pièce, une volonté de modifier cet extérieur pour maitriser mon intérieur… Et rien ne se faisait bien sûr.

 

Et puis, suite à une proposition de Michael, j’ai passé du temps, posée dans ce petit lieu, à mon rythme, sans rien faire, juste laisser faire. Et un matin ce rouge m’est devenu insupportable, trop lourd, trop envahissant. C’est un peu comme s’il réduisait mon espace intérieur. J’ai vidé cet espace, allant jusqu’à arracher la tapisserie.

 

Un peu de temps est passé et depuis hier, ma salle à moi a fait peau neuve. Un joli paysage indien m’accueille de la porte, des pastels, de l’eau, des montagnes et de rares personnages simples et paisibles, qui suivent leur vie. Le reste de la pièce est d’un vert de gris tout doux. Elle est encore vide.

 

La table en bois qui me servait de bureau n’y a plus sa place. J’ai reçu à Noël un tapis de massage qui est posé au sol. Et un fauteuil accueillant doit arriver dans quelques semaines.

 

Je suis attentive à chaque objet que je fais entrer ici. C’est mon antre, le lieu pour être avec moi, en sécurité, en douceur. C’est ici que je vais de plus en plus vivre ce regard vers l’intérieur de moi, celui qui laisse passer l’ancien sans le juger, sans le retenir.

 

Et oui je suis La Source, c’est moi qui crée ce que je vis, rien n’est à chercher à l’extérieur. Pourtant je continue à attendre de l’autre.

 

Et oui aussi pour la paresse, chez moi je la vois dans ma façon d’alterner activités en tout genre et distraction futile. Je m’échappe dans les deux cas. Je fuis l’espace en moi qui attend que je m’y pose.

 

Alors la vie me demande d’être la lionne que je suis, en laissant derrière moi le mouton noir auquel je m’identifiais.

 

Et je peux le faire dans la douceur, à mon rythme. Aucune précipitation ne s’impose.

 

La vie me guide en me proposant des situations qui me ramènent à vivre l’instant.

 

Il me reste à intégrer que sur ce palier j’en suis à poser la dernière pièce…

 

Et en suivant ce chemin je vais pouvoir arrêter de lutter, contre les autres, contre moi. Juste être moi, simplement et sans tricher.

 

 

Je pose des temps de gratitude pour accueillir tout le doux de ma vie, je ralentis aussi, encore, en essayant d’accueillir de plus en plus le bon de chaque instant.

 

Une dernière gratitude aussi pour ma toux, qui m’a permis de me reposer, de décrypter que j’ai grand besoin de ME parler vrai, et qui quand elle me déborde pose une multitude de lucioles devant mes yeux !

 

Une journée magique à vous,

Isabelle.

2 Comments

Et ben moi je te ferais dire qu’il existe aussi des paliers de décompression et même que c’est vital après une plongée dans les eaux profondes de la mer ou de la psyché… Et puis c’est obligatoirement lié à la phase de remontée, si tu vois c’que j’veux dire 😉
(cf déf fort instructive de Palier de décompression sur wikipedia)
Trop sympa l’image des lucioles 🙂
Gros poutous

Merci pour cette précieuse indication.
Décompression… Pour nager vers la surface : je prends !
J’aime tes partages Anne, toujours constructifs et qui me donnent le sourire.
A tout bientôt

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