La peur me ralentit, m’empêche, je me juge trop vieille, trop grosse, pas désirable.
Je vois pourtant tout ce que je perds en laissant filer le temps et en m’accrochant à ma peur. J’ai déjà expérimenté qu’en nourrissant une peur je chasse l’amour, quand l’un est repu, l’autre s’étiole, et vice versa. Alors comment avancer ?
Écouter la vie, encore…
Je viens de voir un film où l’héroïne rencontre un homme beaucoup plus jeune qu’elle, le jour de ses 60 ans. Je la trouve belle, désirable… Courageuse.
Après une vie de fille, d’épouse et de mère exemplaire, où elle a donné priorité à sa famille, elle décide de ne plus se ligoter, et de se saisir des cadeaux de la vie.
Dès leurs premiers échanges, elle confie à ce jeune homme que ce qu’elle a fait de pire dans sa vie c’est de toujours se tenir la bride, pour que rien de grave n’arrive. Elle avait peur de ce qu’elle allait devenir et montrer si elle lâchait les rênes.
Il me semble que je vois le miroir, je comprends que j’ai peur de me lâcher. J’ai 61 ans, enfant je faisais le pitre pour faire rire mon père, je me suis mariée jeune, pour fuir mes parents et construire MA famille, j’ai adoré être mère, faire de mon mieux pour chacun de mes enfants.
Puis j’ai rencontré un homme marié et j’ai quitté le père de mes enfants. J’ai vécu pendant quinze ans cette relation passionnelle qui me réveillait, j’ai mis longtemps à voir la soumission et la culpabilité qui se mêlaient à la découverte du plaisir.
Aujourd’hui je suis en couple, marié, et sans sexualité depuis trop longtemps.
Que me faut-il de plus pour me lancer ? Pour faire un pied de nez à mes peurs ?
En juin dernier je suis entrée dans la Coupe de Feu, un groupe de femme à l’initiative de Michael Gallasch. Il s’agissait de trouver notre énergie, notre puissance, de l’expérimenter ensemble. Et j’ai trouvé un fort tourbillon au creux de mon ventre, j’ai reconnu sa puissance, et combien il m’était difficile de rester en lien avec lui… Et nos rencontres se sont suspendues.
J’ai participé quelques mois plus tard à un stage de tantra femmes, et l’étape suivante était un stage mixte, pour intégrer un groupe autogéré. Et je me suis défilée. Plusieurs fois.
Aujourd’hui je relance la machine. Je vois ma peur d’aller vers ma liberté, ma peur de ne plus rien contrôler… Mais je vois aussi l’aigreur qui revient, la tristesse, la déception face à ma lâcheté.
Bien sûr j’ai avancé. J’ai fait preuve de courage, souvent. J’ai redécouvert la relation à mes parents et éclairé les malentendus, je suis en train de trouver le chemin pour simplifier mon alimentation en réveillant ma présence et écoutant mon plaisir, j’ai commencé à mettre un peu plus la priorité sur moi face à mes proches, je me suis apaisée et je commence à prendre ma responsabilité dans mon couple.
Je vois le chemin parcouru. Et je pourrais m’arrêter là, ma vie est confortable.
Mais je n’ai jamais été aussi près de ma folie. Il me semble que j’ai à choisir entre l’ennui et la peur, et que c’est maintenant. Qu’il n’y aura pas d’autre moment.
J’ai besoin de sentir encore mon énergie, de me familiariser avec elle et de la partager, de désirer un homme et de me sentir désirée, de toucher et d’être touchée.
Il me semble que j’entrevois le tissage de l’amour que propose Michael G., l’amour dans le UN, où il n’existe plus d’attente vers l’autre. Comme une conversation entre deux puissances, dont tout pouvoir est absent.
Le chemin que je vois aujourd’hui c’est de risquer un pas de plus, d’aller vivre un temps de tantra mixte.
J’ai rendez-vous avec un animateur la semaine prochaine… Je vous raconterai !
Et en attendant, je vous souhaite une douce journée de présence à vous-même.
Curieux de lire la suite… ☺️