Je reviens vous raconter ma dernière pause alimentaire, et les changements qu’elle impulse.
C’est la première fois que je fais un jeûne de sept jours complets. J’ai envie d’un grand nettoyage, et je démarre une détoxification avec des plantes.
Je commence par un thé au réveil, et ensuite de l’eau et des tisanes au fil de la journée. Et si le besoin de croquer arrive, je prends 20g de cacahuètes ou de tomme de brebis.
Chaque jour je marche, entre 3 et 6 kms. Souvent avec une amie qui elle prenait des jus de légumes et de fruits. C’était un soutien agréable d’être en chemin ensemble, d’échanger nos perceptions.
En démarrant cette expérience, je ne définis pas de durée, et chaque matin, en répondant à la question « comment je me sens ? », je décide de continuer, ou d’arrêter.
Dans mes pauses alimentaires précédentes, je n’avais pas eu faim, ni envie de manger, et je me sentais pleine d’énergie. J’avais apprécié de ne plus prévoir les repas, ne plus faire de courses, ne plus cuisiner. Je savourais ces temps volés à mes préoccupations alimentaires, la liberté et la simplicité qu’ils m’offraient. C’était facile pour moi de reprendre cette expérience.
J’avais gardé deux semaines vides de tout engagement. Mon défi était de rester en présence, avec ce que j’allais vivre dans mon corps, avec mes émotions, et avec toutes les voix qui traversent ma tête. Arrêter de m’absenter à moi-même, arrêter de négocier, de tricher… Tout en douceur.
Dès le deuxième jour, je me sens flottante, et c’est agréable. Comme une légèreté, un ralentissement, un calme qui fait écran aux sollicitations extérieures. Et au lever en regardant mes mains je m’étonne : « Tiens, mais c’est mes mains du soir ». Pas de gonflement, d’ankylose, comme j’en avais l’habitude au réveil depuis plusieurs mois.
Une fatigue constante au bas du dos m’accompagne depuis quelques semaines : pas de soulagement de ce côté-là.
Et depuis quelques mois à droite dans la région du foie, une sensation de tassement apparait quand je prolonge la position assise, m’obligeant à me lever. Je sens cet espace s’ouvrir le dernier jour, tout en restant encore sensible.
Au fil des jours, mes nuits se raccourcissent, je me réveille et reste plusieurs heures sans avoir sommeil. Au coucher je sens le phénomène de « jambes sans repos » que je connais épisodiquement. J’ai aussi mal au genou gauche, et trouver une position indolore dans le lit est un casse-tête qui entrecoupe mon sommeil.
La 5ème nuit, une crampe au mollet me réveille. Le jour suivant je me sens fébrile, et j’ai des courbatures dans les jambes. Mon baromètre température change, j’ai des temps où malgré plusieurs épaisseurs je suis frigorifiée, ça ne m’arrive jamais habituellement. J’ai plutôt chaud en tee-shirt quand les autres sont en pull !
Le dernier jour, un inconfort dans le ventre s’installe, comme une légère nausée. Je prends une cacahuète, un dégout arrive et je m’arrête là. Une boisson tiède me réconforte, sans enlever complètement cette nouvelle sensation. Elle disparaitra après deux jours d’alimentation solide.
Ce nouvel inconfort, le mal au dos persistant, et une constante fébrilité me décident à reprendre l’alimentation solide.
Je continue à observer.
Lors des repas je prends de petites quantités, l’envie de pain ne vient que le troisième jour. Je prends le temps de choisir ce qui me fait plaisir, de cuisiner quand l’élan est là.
J’avais envisagé de démarrer une alimentation cétogène pour continuer à m’alléger. J’avais pris le temps pendant ma pause alimentaire de me documenter. Je voyais le compliqué revenir : prévoir, organiser, cuisiner autrement, avec d’autres ingrédients… Le NON s’est imposé, les régimes ne sont plus ma solution.
Aujourd’hui encore, après plusieurs semaines de reprise, lorsque je passe les mains sur mon visage, ma peau semble plus fine, plus crémeuse, plus détendue. Je suis toujours moins décalée dans ma percepyion de la température extérieure.
Les mots importants pour continuer ?
Plaisir et Présence.
Pour sortir des frustrations et de la culpabilité bien connues sur mon parcours.
Un pari audacieux, qui m’apparait comme la seule voie de passage.
Et le 5 juin, je poursuis l’aventure : une nouvelle semaine seule de pause alimentaire, en présence et en accord avec moi. En laissant la porte grande ouverte à l’imprévu.
Je vous souhaite une délicieuse journée, à savourer avec douceur,
Isabelle.