Me projeter dans un futur différent, plus doux, plus joyeux, plus vivant, m’éloigne de la conscience que je crée mon présent, et que la vie en moi sait exactement ce qu’elle fait.
Avec l’espoir, je pars dans le combat pour changer mon futur, considérant que le présent est inabouti, et je m’épuise…
Au quotidien je retrouve mes rancœurs, une tristesse latente, des ombres de culpabilité, quelques aigreurs, des larmes, des pointes de colère, et quelques peurs pas toujours définies.
Le lien entre tout ça ? Trouver ma place, celle où je suis en paix.
Je repère dans mes lectures, dans les films ou simplement dans les personnes que je croise, combien je suis touchée par l’attention que les êtres se portent, leur complicité, leur engagement, la tendresse et le soutien qui tissent leur relation d’amour. Et aussi par l’élan sexuel, le désir vécu sans retenue.
Je suis sensible à ces héroïnes qui font preuve de courage en suivant leur route, en traversant les intempéries, fidèles à leur quête, souvent en mettant en jeu leur famille, leur tranquillité confortable.
Et toujours la question : ai-je ce courage, cette détermination ? Suis-je prête à tout perdre ? A vivre sous le regard accusateur de mes proches ? Est-ce que finalement je n’ai pas à accepter que continuer à « roumeger » dans ma petite vie non essentielle est ce que la vie me propose de mieux pour moi ? Ai-je à sortir de l’illusion d’un couple vivant ?
J’ai un outil puissant, le miroir que je n’utilise plus quotidiennement. Pourquoi ?
Le tissage avec mon compagnon n’est pas là, je n’arrive pas à le maintenir. Je peux encore me mentir en espérant un compagnon différent, qui changerait la donne. J’imagine que si demain je rencontrais un homme avec qui vivre une relation amoureuse « basique », je replongerais, et j’abandonnerais sans doute l’accompagnement avec Michael.
Pourtant si j’écoute un peu mon mal au dos, mes genoux, si je remets mes pensées à leur place, si je me rapproche de ma simplicité, c’est ma difficulté à sentir ma place, à être au présent qui occupe le centre de la scène.
Alors OUI pour relever ton défi Michael : « oublier mes projets, mes objectifs et mes rêves… remplacer l’espoir d’un futur par l’accueil de ce qui est là, ici et maintenant, en toute simplicité… et ne vouloir que ça… rien d’autre… »
Je nous souhaite une journée simple et sans compromis.
Je et Nous. Merci pour ton dénuement
Toujours heureuse de te retrouver ici,
des bisous tendres ma chère amie,
Isabelle.