J’ai regardé le documentaire « Mal Traités », et en suivant hier soir « Hold-up ».
Ce matin je me réveille avec les images de l’histoire de la grenouille bouillie devant les yeux, et une évidence : je suis cette grenouille.
Mon réflexe pour me donner l’impulsion de sortir du bocal c’est de vous écrire. C’est une façon pour moi de déposer mon vécu tout en faisant lien avec vous.
Quelques-uns me connaissent bien, d’autres peu ou pas du tout.
Je suis Isabelle, j’ai démarré une drôle d’aventure il y a quatre ans, sans en prendre vraiment la mesure. J’ai rencontré un homme, Michael Gallasch, et cette rencontre ne correspondait à rien de ce que j’avais vécu auparavant. Cet homme était hors du connu pour moi.
Certains vous diront que je suis une spécialiste du lien : je le savoure, le nourris, en prends soin. Parfois aussi il révèle mes doutes, mes blessures. Pourtant toujours je reviens à lui, c’est lui qui me tient debout.
En début d’année j’ai constaté la prégnance d’une lourdeur démesurée qui me débordait au quotidien. J’ai constaté mon impuissance, tout en faisant l’inventaire de ce que j’avais mis en place depuis 40 ans pour trouver mon chemin, reconnaissant ma réelle volonté d’avancer pour aller mieux.
C’était comme une urgence, une dernière chance de sortir de mes ornières, qui s’est imposée fin février, à l’aube du premier confinement.
J’ai sollicité Michael, et il m’a guidée dans l’allègement de la relation à chacun de mes parents.
Beaucoup de temps, d’énergie, de recentrage, d’émotions, de découragements, de colère… Et au bout quelques cadeaux : j’ai été aimée de mon père et de ma mère, j’ai une puissante énergie de vie. C’était inattendu, et je dois dire complètement incongru il y a seulement quelques mois.
Mais revenons à ce premier confinement qui m’a permis cette évolution. Je suis privilégiée, j’ai des liens que j’essaie de garder vivants avec ma famille et mes amis, j’habite avec mon mari une maison agréable, je suis en bonne santé, j’ai du temps pour moi et une certaine sécurité financière.
Quand je regarde ce premier temps « à la maison », en exclusivité avec mon compagnon, je vois l’occasion dont j’ai bénéficiée pour changer mes priorités, et m’approcher de mon essence particulière.
Peut-être il est temps ici de vous dire un peu plus qui je suis… Et qui je ne suis pas.
Je suis une femme, une mère, une grand-mère.
Je ne suis pas une professionnelle de la santé, ni une spécialiste de l’économie, de la philosophie, de la sociologie ou de l’histoire. L’actualité, la politique ont toujours été pour moi une masse informe, lointaine, dangereuse, à laquelle je ne voulais pas prendre part… Tout en étant consciente qu’elle impactait directement la vie de la planète et de tous ses habitants.
Mon monde, ma bulle, c’est l’intérieur de l’être humain, à ma dimension. Comprendre ce qui se passe dans ma tête, dans celle des autres, décrypter ce que je vis au creux de moi pour être un peu plus en paix, construire un lien plus doux, plus vrai, avec d’autres êtres qui me sont chers : c’est le fil rouge de ma vie.
Je suis dans la cinquième étape de mon existence. J’ai été enfant de mes parents, mère de mes enfants, amoureuse de la passion, professionnelle auprès de personnes fragilisées, et aujourd’hui femme qui apprend à vivre et à faire circuler son plein potentiel.
Mon quotidien est fait d’échanges, de projets, de solitude, de romans, de marche, de voyages de présence/absence, et d’écriture. Je vis dans un trop plein d’activités ordinaires que j’enchaine sans discontinuité, à un rythme qui est devenu infernal, même pour moi. Je vois aujourd’hui que c’était ma solution de survie, pour arrêter le mouvement incessant de mes pensées dont je ne savais que faire.
Et j’étais en train d’y arriver, le mouvement dans ma tête ralentissait, sans que j’aie conscience que je tuais le mouvement, aussi, dans tout mon être.
C’est là que le premier confinement est arrivé. Je suis fière de m’en être saisie pour écarter le voile sur qui je peux être lorsque je sors de mes peurs, de mes blessures. Lorsque je m’avance en confiance, laissant toute sa place à l’amour. J’ai touché un peu de qui je suis « en vrai ».
Une question qui m’accompagne depuis quand je doute, et c’est heureusement souvent : « Ici et maintenant, je ferais quoi si j’étais complètement en paix, complètement libre, complètement dans l’amour ? »
Elle fait partie des propositions de Michael.
Mais revenons à ce matin. À cette grenouille bouillie que je trouve répugnante et idiote, et à qui je m’identifie spontanément à mon réveil.
Nous voilà dans les derniers jours d’un deuxième confinement. Je l’ai vécu dans l’obéissance, dans la protection, conciliante et ne faisant pas de vague. Privilégiant ma tranquillité. Persuadée que mettre plus de paix, plus de vrai dans ma vie, était ma seule contribution réaliste à un changement de conscience. Bientôt j’allai retrouver ma liberté et le monde d’avant : je pourrai être à nouveau insouciante, consommer à ma guise, privilégier le plaisir immédiat.
Mais mon corps et mon cœur me disent autre chose : Isabelle tu t’endors, tu glisses dans l’absence, TU N’ES PLUS EN-VIE.
Et ces deux films faisant suite au cheminement de cette année particulière, contribuent à me réveiller, à me montrer le danger du confort de mon inconsistance.
C’est pour moi une expérience proche de celle que je connais concrètement avec l’alimentation. Je sais depuis plusieurs années que j’engage ma santé physique, émotionnelle et mentale, en persistant dans une consommation addictive de certains aliments. Mon corps est lourd, douloureux, fatigué de mes excès. Et je vois bien là aussi combien j’ai « hyper-agi » en tous sens et surtout à contresens, pour arriver à cet état d’insouciance qui frôle la non vie.
Maintenant il me semble qu’un autre temps arrive. Je ne veux plus consentir à être cette grenouille qui se laisse bouillir.
Et des questions émergent.
Comment apporter ma contribution ?
Comment rester réveillée et mettre mon énergie au service de l’humain, du vivant ?
En visionnant ces deux films, Mal traités et Hold-Up, j’écoute des personnes pointer des incohérences, des erreurs. J’accepte un peu plus la possibilité d’intentions criminelles dans la tête de ceux qui possèdent l’argent, et exerce avec impunité le pouvoir qu’il leur confère. Je suis effrayée par la mise en place de la privation de nos libertés, par cette domination orchestrée depuis plusieurs années, et qui me laisse presque sans réaction depuis plusieurs mois.
Alors oui, le ton, la forme de certains témoignages, le manque de rigueur parfois ou de sources référencées me dérangent. Mais ce n’est plus l’essentiel.
Je me demande comment nous en sommes arrivés à imaginer un virus pour organiser la peur et l’obéissance. Quand l’humain a-t-il oublié la priorité de nourrir la VIE ? CHAQUE vie ?
Et surtout que faire pour laisser faire la VIE, et non certains hommes que je juge malveillants et dangereux ? Et me revient la phrase d’une amie très chère à mon cœur, dans l’échange que nous avions il y a quelques jours sur l’évolution de l’humanité : « Nous passerons TOUS dans une nouvelle conscience… Où nous ne passerons pas ».
Certains se regroupent, témoignent, nous apportent leur connaissance, leur expérience, nous partagent leur analyse, leurs croyances.
Et moi ? Il me semble que ma participation est à l’échelle personnelle.
Ce qui me vient en premier ? Rester éveillée, dans tous les domaines de ma vie. Et peut-être commencer par l’alimentation.
Et nourrir le lien avec vous.
Je vous aime, et vous souhaite une douce journée,
Isabelle.
LIENS VERS CE QUI A NOURRI CET ÉCRIT
Mal Traités https://m.youtube.com/watch?v=eB-Sv9OkJx8&feature=youtu.be
Journal de Michael https://michaelgallasch.com/
Conte de la grenouille bouillie
https://www.youtube.com/watch?v=nI6amIyTVi4
https://www.letemps.ch/sciences/sommesnous-cuits-grenouilles-bouillies
Magazine Natives http://www.revue-natives.com
Lettres de Christian « Pour y voir plus clair sur la Covid 19 » https://www.gite-de-marbois.com/activites/covid-19/
Quelle belle profession de foi vers toi Isa!
J’admire ton courage et ta détermination à devenir toujours une meilleure version de toi-même, a te poser les questions qui font avancer, qui ouvrent le champ des possibles et des consciences partagees.
C’est un pèlerinage que tu as entrepris depuis longtemps maintenant et ce malgré les doutes, les inconforts et les incompréhensions. Ta manière à toi d’etre au monde et de le sentir, je dirai même de le goûter ! En référence à cette gourmandise dont tu parles souvent!
Je crois sincèrement que tu œuvres a le rendre meilleur et a le nourrir par ta présence bienveillante et par ton accueil de toute nature.
Devenir soi et s’accepter pleinement est le travail de toute une vie je le pense et il est merveilleux de te voir prendre ta part a toi, de responsabilité, d’aller vers plus d’humilité pour gagner en vérité…
Je te vois a travers ta grandeur d’âme! ISA-BELLE!
Milles mercis pour tes ecris qui guident aussi mes pas a moi!
Merci à toi Sophie pour ton affectueuse et fidèle amitié, et pour moi tu fais partie de celles qui « prennent leur part ».
Merci de ton regard, c’est bon pour moi d’être vue.
A tout bientôt.