Je ne suis pas gaie, depuis très longtemps.
J’ai quitté le papa de mes enfants car je me voyais, je m’entendais devenir dure, de plus en plus. Je croyais qu’une autre vie m’attendait, ma solution a été de tout bousculer, pour trouver ma « vraie » vie, liée idéalement à un compagnon qui m’égayerait.
Je ne voyais pas que tout se passait à l’intérieur de moi.
Alors je me suis mise en mouvement, j’ai construit ma vie professionnelle, je suis partie loin de mes enfants pour découvrir d’autres possibles, et OUI, je me sentais vivante, heureuse même parfois… Mais jamais en paix. Je trouvais toujours un défi à relever, une frustration, un manque qui me laissaient insatisfaite.
20 ans plus tard, ma vie extérieure a bien changé, mais qu’en est-il de mes profondeurs ?
Ce n’est plus le bonheur que je cherche, c’est la paix. Et c’est de moi à moi.
Oui, je vois le chemin, oui, j’avance à mon pas.
Et je retrouve une autre tristesse.
La différence ?
J’ai compris et expérimenté que l’autre est là en miroir, comme un guide vers mon essentiel. Et que c’est souvent dur de voir ma réalité de si près !
Le découragement est encore au rendez-vous, et l’épuisement. Je vois combien je me débats, je me juge, je me décourage, et après chaque errance je reviens sur ma route.
C’est quoi cette tristesse ?
Ce n’est plus le Caliméro qui se plaint, ni l’isaMôche qui revient.
Non, c’est loin derrière tous ces personnages.
La tristesse d’être arrivée jusqu’ici en évitant d’être qui je suis ;
La mesure du temps perdu ;
La conscience que je peux à tout moment abandonner à nouveau, m’abandonner ;
Le changement dans mes relations proches.
Je me regarde dans ces non-choix quotidiens de bousculer ma vie à nouveau, je m’attarde dans cette lascivité à rester encore un peu dans mes habitudes.
Ce qui me réveille ? Le partage avec ceux qui sont sur la même route.
Certains sont très loin devant et me rassurent sur la réalité du chemin, d’autres encore derrière m’encouragent à éclairer leur voie, certains à pied que je contourne me permettent un peu de repos, d’autres en avion me tordent le cou et je me bouche les oreilles à leur passage, j’admire ceux à cheval à l’écoute de la bête qu’ils chevauchent, faisant corps avec elle et suivant ses allures.
Moi je préfère encore le confort d’une berline avec chauffeur, où avec deux ou trois autres âmes courageuses, douillettement installées, sans trop de mots, nous regardons ensemble notre présent.
Merci la Vie !
Cette chanson me revenait en vous écrivant, c’est BARBARA, du mal de vire à la JOIE de vivre.
https://www.youtube.com/watch?v=huvNyRKMaO0
Je vous embrasse et vous souhaite une joyeuse journée !
Dichotomie de la vie! Et pourtant l’une ne va pas sans l’autre..
Ressentir la tristesse permet de vivre intensément la joie par ailleurs. N’est ce pas? En tout cas, jai la sensation de lire cela en moi quand j’entends de nouveau l’écho de la paix intérieure.
Comme si la vie nous invitait toujours à nous unifier quoi que l’on vive et peut-être qu’au lieu d’opposer ces émotions, nous devrions simplement accepter qu’elles nous traversent pour les ressentir vraiment et s’en sortir encore plus vivant??
En tout cas, j’aime profondement me sentir en vie car c’est aussi ce qui nous reunis que de pouvoir ressentir en l’autre ces emotions que l’on reconnaît comme des vieilles amies
Quand je suis sur la crête je vois la vallée et je sais bien que je vais y revenir, et vice versa… l’impermanance, oui.
Merci de ton partage A-so.
Ma tristesse a parfois confiné au désespoir de ne pas avoir envie de vivre. De ne pas savoir être en vie comme tout le monde, de ne pas savoir profiter de la vie comme plein d’autres, de ne pas comprendre le sens de ma vie. Le jugement et la culpabilité de cette incapacité à vivre ont souvent rappliqué, et rappliquent encore bien souvent. Mais en cet instant je me dis: arrête de juger ton mal de vivre à l’aune de ce qu’ON t’as dit au sujet de de comment il fallait ÊTRE ou VIVRE ! C’est vrai, quoi, qu’y a-t-il de plus intime et unique que sa propre vie à vivre ?
Merci les filles pour vos miroirs, bigbizz et belle journée à vous 🙂
Apprendre à être mon propre étalon, sans jeu de mots, OUI !
Merci Anne pour ce miroir réjouissant.
Et c’est toujours un plaisir de te lire ici, de sentir notre proximité d’Âme au fil de tes mots.
YOUPIYOU et des bisous rien que pour toi.
La tristesse chez moi s’appelait mélancolie. Une vrai glue celle là !
Jusqu’à très récemment elle ne me quittait jamais quoi que je fasse.
Et je sens en écrivant ces mots qu’elle veut reprendre sa place mais elle a été détrônée par la partie pétillante et joyeuse en moi.
Elle m’a été utile toutes ces années sombres de mon existence, je la remercie pour cela mais aujourd’hui je fais la paix avec elle et lui dit aussi que je n’en ai plus besoin pour vivre.
Merci Isabelle pour ce beau texte triste
Bienvenue ici Fabienne,
En te lisant je me pose la question
“Est-ce que j’ai besoin de ma tristesse? Et surtout en quoi?”
Je constate quand elle est là, et qu’elle est multiforme, malgré une appellation commune.
C’est chouette de te savoir pas loin, toujours prête à partager cette partie de toi “pétillante et joyeuse”que j’aime tant !
Merci mon Amie Chère.