Je suis le Guide … Et le bon.

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Je suis le Guide … Et le bon.

J’ai le souvenir d’avoir toujours combattu. L’enfant, l’adolescente et la femme que je suis se sont construites « contre ».

Contre ma mère, qui me voulait habillée à son goût pour m’exposer à ses amis, et qui me répétait que rester à la maison et dépendre d’un mari c’était comme faire le trottoir.

Contre mon père, qui me regardait comme une femme, moi qui voulais rester petite fille, encore un peu.

Contre mon frère, qui m’a laissée seule dans cette famille que je ne comprenais pas.

Contre l’école, où je devais rester assise des heures à écouter des mots qui ne me disaient rien, sauf en mathématiques, où j’adorais chercher plusieurs jours durant, à résoudre des équations impossibles.

 

J’avais l’impression que le combat était le gage de mon indépendance, le seul chemin pour gagner ma liberté.

 

 

Je réalise aujourd’hui que je n’ai fait qu’obéir à mon ego, repoussant les propositions de la vie que je vivais comme un abus de pouvoir : moi je vais construire la vie qui me plait, à la force des poignets ! C’est à MOI de choisir !

Je ne me demandais pas : « mais qui est ce moi ? ». Et tout ça a duré…

 

Il y a plus d’un an mes poignets m’ont lâchée! Et heureusement. 58 ans, c’est le temps qu’il m’a fallu pour réaliser que je n’obéissais pas à la bonne personne, que ma liberté et la paix qui s’en suivrait, viendraient seulement de mon obéissance totale à la vie.

 

Alors comment faire? L’expression lâcher prise me semblait une arnaque, un fourre tout, qui arrivait comme un remède à tous les maux. J’étais de plus en plus exigeante, de plus en plus rigide, de plus en plus fermée. Avec moi comme avec les autres. Je n’aimais pas celle que je devenais et j’en souffrais.

 

Alors quoi faire? Et par où commencer?

 

Peu de temps après, mon compagnon a relevé que j’employais un vocabulaire qui l’épuisait, et lui donnait envie de fuir mes propositions. En m’écoutant plus attentivement, je me suis entendue dire  : « allons nous attaquer au jardin », « Tu me donnes un coup de main pour m’attaquer à la cuisine? », « Je vais me battre pour obtenir ce poste », « je vais aller au bout de ce combat« , « relevons le défi d’être un couple sexuellement confortable », « Je m’engage dans la bataille »

Toutes ces expressions je les ai repérées en seulement quelques jours, et j’imagine qu’il y en a eu bien d’autres qui me sont restées inaudibles. Devant ce constat, j’ai très vite décidé de changer mes mots, de les adoucir. C’était un début. « S’attaquer au jardin » devint « prendre soin du jardin »…

 

Et cet été c’est les mots accueil, puis offrande qui m’ont été proposés.

Et là j’ai dit oui. Sans vraiment comprendre où j’allais. C’était comme une évidence à découvrir. Et bizarrement j’en avais le goût. Le travail prenait un autre sens, et j’ai choisi un autre mot pour cette nouvelle voie, l’étude.

 

Il me fallait dénicher des outils, et les pratiquer. Il s’agissait d’écouter, de m’écouter. L’épuisement et diverses pathologies m’indiquaient de m’assouplir, de ralentir : OK, j’allais suivre ces miroirs, lentement et en douceur.

 

À moi de repérer les signes qui me montrent le chemin, et à moi de les suivre !!! Être dans l’accueil c’est moins spontané chez moi que d’aller contre. Heureusement la vie est facétieuse et tenace pour prendre soin de moi.

 

Pour illustrer cette dernière phrase j’ose vous livrer une petite anecdote un peu crue. Elle a été tellement parlante pour moi, que j’en ai ri avec humilité.

Il y a quelques jours à la piscine, je me dirigeais vers les toilettes. Mes pas allaient spontanément vers le wc que j’utilise à chaque visite. Je remarquais en m’avançant que la porte suivante était entrouverte… Mais je choisis de rester dans mon habitude, et j’ouvrais la porte fermée de « mon » wc. Il était dégoûtant et une odeur forte et écœurante m’a vite fait reculer! Et ENFIN je suis allée vers la porte entrouverte : j’ai découvert un toilette qui venait d’être nettoyé et sentait bon le frais !!!

Merci la vie, j’entends là joyeusement combien tu es agréable quand je te laisse me guider !

 

Je vous souhaite une belle journée d’ouverture.

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